Source : GIEC
Un an après la publication du 6ème rapport du GIEC, le 28 février 2022, sa synthèse a été publiée. Le 13 Mars 2023, les experts climat des Nations Unies se sont réunis pour établir et adopter cette synthèse. Le but était de permettre une lecture intelligible pour tous du rapport et des enjeux actuels. Lors de sa rédaction, le document contenait environ 10 000 pages.
Qu’est-ce que le GIEC et le but de ce rapport ?
Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est un organisme qui regroupe 195 états. Ce groupe doit évaluer la réalité, les causes et conséquences du changement climatique. Pour cela il a la capacité de regrouper et synthétiser les connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques disponibles en rapport avec le réchauffement climatique. Ses rapports servent à rendre compte des points de vue et incertitudes actuelles tout en dégageant des éléments scientifiques. Ces rapports doivent servir aux décideurs politiques en tant qu’outil d’information pour la population et pour pouvoir s’adapter.
Ce dernier rapport met l’accent sur l’interdépendance entre le climat, les écosystèmes, la biodiversité et les sociétés humaines. Il faut aussi prendre en considération les diverses connaissances et les liens étroits entre l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, en établissant une bonne gestion des risques à court et long terme.
Le contenu de la synthèse faite par le GIEC
Retrouvez la synthèse ici
La situation actuelle et les tendances
Le réchauffement observé et ses causes
Les activités humaines avec les émissions de gaz à effet de serre ont provoqué le réchauffement climatique. La température de surface du globe a atteint 1,1 ° C au-dessus de 1850-1900 en 2011-2020. Ce réchauffement s’est renforcé à cause des modes de consommation et de production mais aussi de l’utilisation non durable de l’énergie.
Changements et impacts observés
Le changement climatique a impacté tous les milieux, de nombreux effets négatifs généralisés comme des phénomènes météorologiques extrêmes ont amené à des pertes et aussi des dommages. Les dommages sont colossaux pour les humains et la nature. Les populations les plus vulnérables sont celles qui n’ont pas contribué historiquement à ce réchauffement.
Progrès actuels en matière d’adaptation, lacunes et défis
La planification et la mise en œuvre de l’adaptation ont progressé mondialement avec des efficacités variables. Des limites ont déjà été atteintes dans certains écosystèmes et régions. Les flux financiers pour l’adaptation sont insuffisants pour une mise en œuvre efficace des options d’adaptation, surtout dans les pays en développement.
Progrès, lacunes et défis actuels en matière d’atténuation
Les prévisions d’émissions mondiales de GES en 2030 décidées et annoncées en octobre 2021 montrent que le réchauffement dépassera 1,5 ° C au cours du 21ème siècle et rendra plus difficile de limiter le réchauffement en dessous de 2 ° C. Certaines politiques ne sont pas adéquates pour certains écosystèmes et certaines régions.
Les changements climatiques futurs, risques et réponses à long terme
Changement climatique futur
Continuer d’émettre des gaz à effet de serre entraînera une augmentation du réchauffement climatique, la meilleure estimation étant d’atteindre 1,5 °C à court terme. Chaque augmentation du réchauffement climatique intensifiera les risques multiples et simultanés. En cas de réduction profonde, le ralentissement du changement climatique se ferait en 2 décennies, et la composition de l’atmosphère se stabiliserait.
Impact du changement climatique et risques liés au climat
Pour tout niveau de réchauffement futur donné, les risques projetés à long terme seront bien plus élevés que ceux observés actuellement. Les risques climatiques et non climatiques interagiront de plus en plus, engendrant des risques composés en cascade plus difficiles à gérer.
Probabilité et risques de changements inévitables, irréversibles ou brusques
Certains changements futurs sont inévitables mais peuvent être limités en diminuant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. La probabilité de changements brusques et irréversibles augmente avec l’augmentation des niveaux du réchauffement planétaire.
Les options d’adaptation et leurs limites dans un monde plus chaud
Les options d’adaptation qui sont réalisables et efficaces aujourd’hui deviendront limitées et moins efficaces avec l’augmentation du réchauffement climatique. Les pertes et les dommages seront de plus en plus importants. Il faut donc planifier et mettre en œuvre des solutions multisectorielles à long terme.
Les 3 propositions de solutions de limitation
Budgets carbone et émissions nettes nulles
Limiter le réchauffement climatique causé par l’homme nécessite des émissions nettes de CO2 nulles. Les actions sont mises en place pour renverser les émissions de gaz à effet de serre et de CO2 dans la décennie et détermineront si le réchauffement sera limité à 1,5 ° C ou 2 ° C.
Voies d’atténuation
Toutes les trajectoires modélisées à l’échelle mondiale qui limitent le réchauffement à 1,5 °C impliquent des réductions rapides, profondes et immédiates des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs au cours de la décennie.
Dépassement : dépassement d’un niveau de réchauffement et retour
Si le réchauffement dépasse un niveau spécifié tel que 1,5 ° C, il est possible de progressivement le réduire à nouveau en atteignant et en maintenant des émissions mondiales nettes négatives de CO2. Le dépassement entraînerait des impacts négatifs et des risques pour tous les écosystèmes, y compris humain.
Les réponses à court terme
Urgence d’une action climatique intégrée à court terme
La fenêtre d’opportunité se referme rapidement pour assurer un avenir vivable et durable pour tous. Il faut mettre en place un développement résilient couplé à une coopération internationale accrue. La mise en place de politiques coordonnées ainsi que de meilleurs accès aux ressources et des gouvernances inclusives pourra permettre d’agir rapidement.
Les avantages de l’action à court terme
Des mesures profondes au cours de cette décennie réduiraient les pertes et dommages prévus pour les humains et les écosystèmes. Elles apporteraient aussi de nombreux avantages connexes, en particulier pour la qualité de l’air et la santé. Des mesures retardées augmenteraient les risques d’actifs échoués et d’escalade des coûts, réduiraient la faisabilité et augmenteraient les pertes et les dommages.
Options d’atténuation et d’adaptation dans l’ensemble des systèmes
Des transitions rapides et profondes dans tous les secteurs et systèmes sont nécessaires pour parvenir à des réductions d’émissions durables pour tous. Elles impliquent une mise à l’échelle globale d’options d’atténuation et d’adaptation. Des options réalisables, efficaces et peu coûteuses d’atténuation et d’adaptation sont déjà disponibles. Toutefois il faut établir des différences entre les systèmes et les régions pour s’adapter durablement.
Synergies et compromis avec le développement durable
Une action accélérée et équitable pour atténuer les effets des changements climatiques et s’y adapter est essentielle au développement durable. Les mesures d’atténuation et d’adaptation ont plus de synergies que de compromis avec les objectifs de développement durable. Les synergies et les compromis dépendent du contexte et de l’ampleur de la mise en œuvre.
Les 3 axes d’actions à court terme proposés par le GIEC
Équité et inclusion
Il faut donner la priorité à l’équité, à la justice climatique, à la justice sociale, à l’inclusion et aux processus de transition juste pour permettre des mesures d’adaptation et d’atténuation ainsi qu’un développement résilient au climat. De nombreuses options sont disponibles pour réduire la consommation à forte intensité d’émissions, notamment par des changements de comportement et de mode de vie.
Gouvernance et politiques
Il est nécessaire d’avoir un engagement politique, une gouvernance à plusieurs niveaux ainsi que des cadres institutionnels, des lois, des politiques et stratégies. Les instruments réglementaires et économiques peuvent soutenir des réductions importantes des émissions et la résilience climatique.
Finance, technologie et coopération internationale
Ces points sont des catalyseurs essentiels pour accélérer l’action climatique. Il y a suffisamment de capitaux mondiaux pour combler les déficits d’investissement mondiaux. Néanmoins il existe des obstacles à la réorientation des capitaux vers l’action climatique. L’amélioration des systèmes d’innovation technologique est essentielle pour accélérer l’adoption généralisée des technologies et des pratiques.
Retrouvez l’entièreté du 6ème rapport ici