Depuis le 29 mai 2023, les membres des Nations Unies se sont rassemblés à Paris. Dans quel but ? Établir la seconde session de négociations pour un Traité international sur la pollution plastique. Ce traité est issu d’une résolution de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, qui a été adoptée en mars 2022. Ces discussions seront étalées sur deux ans et mobiliseront 193 États. Le but de ce traité est d’aboutir à un texte contraignant et comportant des mesures prenant en compte l’ensemble du cycle de vie des plastiques, depuis leur production, leur consommation et jusqu’à leur fin de vie.
Le constat sur la pollution plastique
Chaque année, c’est environ 460 millions de tonnes de plastiques qui sont produites selon l’OCDE. Cela fait donc du plastique le troisième matériau le plus fabriqué au monde, derrière le ciment et l’acier.
Actuellement, 81% des produits fabriqués en plastique finissent en déchet en moins d’un an selon le CESE. De ces déchets, seuls 9 % sont recyclés aujourd’hui dans le monde. Environ près de la moitié terminent dans des décharges. A côté de cela, 20 % sont incinérés et plus de 20% sont abandonnés dans la nature.
Chaque minute, 15 tonnes de plastiques sont rejetées dans l’océan. Ces plastiques polluants représentent donc 85% des matériaux polluants en mer.
De quoi il est question sur cette 2ème session ?
Cette deuxième session sert à définir les différents premiers points de divergence possibles et à vérifier. Les questions porteront sur les sujets de gouvernance de ce traité, des manières de voter (administratives…) et aussi certaines autres modalités.
Ces négociations permettront aussi d’aborder les différentes divergences et points de débat entre les différents membres présents.
Une cinquantaine de pays, dont la France, souhaitent une diminution de la production de plastique. “Si on augmente nos taux de recyclage, mais qu’en parallèle on augmente notre production, on aura reculé dans la résolution du problème. Donc, premièrement on réduit, deuxièmement on majore la part de recyclage”, a déclaré le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu samedi 27 mai, avant une première session de discussions avec les ministres des pays participants.
Cette solution est également soutenue par les ONGs et les scientifiques, mais provoque la réticence de plusieurs pays asiatiques producteurs de plastique, dont l’Inde et la Chine, et des Etats-Unis. Ils préfèrent mettre l’accent sur le recyclage et la gestion des déchets. “Chaque pays doit être clair sur l’objectif” de réduire à zéro les rejets dans l’environnement d’ici à 2040, a déclaré le ministre américain Jose W. Fernandez… Mais “nous devrions laisser le soin à chaque pays de tracer sa route” pour remplir cet engagement.
Et ensuite ?
Le traité est prévu pour 2024, il va donc falloir encore de nombreuses discussions et des débats pour définir si ce traité prendra en compte toute la durée de vie du plastique polluant ou non et sous quelles conditions. Le nombre de sessions est de 5 sessions dont 2 ont déjà été réalisées :
- Une autre fin 2023
- Deux en 2024 dans le but de finaliser le traité
Pour comprendre les enjeux actuels concernant l’environnement et l’urgence climatique, vous pouvez retrouver notre article sur le rapport de synthèse du GIEC juste ici